C’est au XIX° siècle que Toulon-sur-Allier entre dans la grande histoire. En effet la découverte à cette époque d’ateliers de poteries gallo-romaines illustre l’ancienneté de la commune. Le nombre et la qualité de ces poteries et statuettes diverses, divinités et animaux notamment, réalisées du II° au IV° siècle et diffusées au sein de l’Empire romain, témoignent de l’activité des habitants. Beaucoup de ces céramiques sont exposées au Musée Anne de Beaujeu de Moulins. Le nom de Toulon est probablement issu de « Tholo », dieu gaulois des sources.
Ce n’est qu’au XIII° siècle que le nom de Toulon réapparaît. La présence d’une « famille de Toulon » qui fournit des fonctionnaires aux ducs de Bourbon montre que la paroisse est dans la mouvance des ducs ; elle passera ensuite dans la censive royale. Une église en pierre est édifiée aux XI° et XII° siècles. Au XVI° siècle Nicolas de Nicolay, géographe du roi, indique que Toulon est « situé en terrain si mesgreterille et de si peu de rapport au moyen des bois, buissons et bruyères dont il est recouvert ». La population, peu nombreuse, tout au plus 400 personnes, vit de l’agriculture. Durant les XVII° et XVIII° siècles la paroisse de Toulon ne fait pas parler d’elle mais l’aménagement de la grande route de Paris à Lyon et la navigation sur l’Allier qui borde la commune développent les échanges locaux. De grandes demeures sont édifiées.
La révolution de 1789 entraîne quelques bouleversements, notamment d’importantes modifications des limites communales et le changement de nom qui devient sous la Terreur « Mont la Loi ». Le clocher de l’église est abattu. La paix civile restaurée et le nom traditionnel repris, Toulon aborde le XIX° siècle dans un cadre nouveau, celui du développement de l’agriculture et des voies de communication, le chemin de fer traverse la commune et la route nationale 7 est élargie. La population augmente, atteignant le chiffre de 1035 habitants en 1896 et Toulon devient « Toulon-sur-Allier » par un décret du 25 janvier 1899.
Le XX° siècle est celui de la transformation de la commune : la Grande Guerre voit 45 toulonnais tués au combat, les progrès techniques, comme l’électricité et la traction automobile, modifient la vie de l’agriculture et accroissent la rapidité des échanges, la population diminue, 793 habitants en 1936. Durant la seconde guerre mondiale la ligne de démarcation passe à Toulon-sur-Allier et des toulonnais courageux aident de nombreux réfugiés ou évadés à la franchir. Puis, la guerre finie, Toulon-sur-Allier entre dans la période dite des « trente glorieuses », qui se caractérise par une modification profonde de l’agriculture, dont la population décroît rapidement, et une influence grandissante de la ville de Moulins toute proche.
Au milieu des années 1970 il n’y a plus que 661 habitants mais, à la même période, un premier lotissement est créé. En 1982 la population passe à 1112 habitants. Des activités économiques diverses apparaissent, artisanales, commerciales, de restauration etc. A la fin du siècle et au début du XXI° est construite une déviation de la route nationale 7, suivie par la création d’un important centre routier puis par celle de nouveaux lotissements. Le centre du bourg, rendu à la tranquillité, est aménagé. Toulon-sur-Allier entre dans une nouvelle ère de son histoire.
Principaux éléments du patrimoine matériel :
- L’église (ISMH) : courte et trapue, datant des XI° et XII° siècle, elle a de nombreux caractères de l’école romane auvergnate. En 1773, elle a vu le passage de St Benoit Labre. Intelligemment restaurée au XIX° siècle, elle recèle des statues intéressantes du XVI° au XVIII° siècle et a vu l’installation dans les années 1960 et 2000 de vitraux contemporains. Elle est assez caractéristique des églises campagnardes de la belle époque du Moyen Age,
- De belles granges en pans de bois, du XVI° et XVII° siècles,
- Des demeures qui, si elles n’ont pas les grandes dimensions de certains châteaux, n’en sont pas moins fort intéressantes : la gentilhommière de Montchenin (ISMH), la Forêt, le Colombier, Fromenteau, Vermillière etc.
- Des maisons de caractère comme le Grand Guet, l’Ancienne Cure etc. ou, dans les domaines agricoles, des bâtiments divers,
- Les poteries et statuettes gallo-romaines, au Musée Anne de Beaujeu de Moulins.
A ces éléments il faut ajouter le petit patrimoine, nombreux et riche : croix de chemin, fours à pain,
pierres gravées, puits etc…
Les Maires de Toulon sur Allier
1792 | 1795 | Jean Feuillioux |
1795 | 1801 | Gilles Saint Quentin Desmubes |
1801 | 1809 | Hubert Collot |
1809 | 1829 | Antoine Bujon |
1829 | 1833 | Jean Berger de Nomazy |
1833 | 1835 | Claude Durin |
1835 | 1853 | Hubert Chabot |
1853 | 1869 | Joseph Saladin |
1869 | 1870 | Hubert Chabot |
1870 | 1871 | Gaspard Lapierre |
1871 | 1875 | Antoine Diat |
1875 | 1878 | Dominique de Boissieu |
1878 | 1879 | Alfred Marsy |
1879 | 1881 | Gaspard Lapierre |
1881 | 1884 | Antoine Diat |
1884 | 1904 | Ernest Bouchard |
1904 | 1908 | Jean Emile Bardonnet |
1908 | 1925 | Alexis Diat |
1925 | 1929 | François Dénaud |
1929 | 1931 | Antoine Brunet |
1931 | 1941 | François Dénaud |
1941 | 1945 | Eugène Giraud |
1945 | 1945 | François Dénaud |
1945 | 1947 | Antoine Petit |
1947 | 1969 | Eugène Giraud |
1969 | 1977 | Michel Lemaire |
1977 | 1983 | Renée Antonin Petit |
1983 | 2001 | Denis Giraud |
2001 | 2014 | Chantal Bardet |
2014 | en cours | Guillaume Margelidon |